Comment sont nées l’idée et l’envie d’écrire Le repli du temps ?
Totalement assoiffée d’idéal et d’absolu, je crois que j’ai toujours porté le repli tu temps en moi. À la fois, parce que je déteste ce temps qui passe si vite, ce temps qui flétrit les gens et les choses, ce temps qui vole ce que l’on aime et à la fois parce que ce temps est un apprentissage permanent de la beauté, de la justice, de la simplicité et de l’apprentissage du bonheur. Pour autant, je voulais, au moins sur le papier, donner une leçon au temps. Le dominer au moins le temps de quelques chapitres !
Quels lieux d’écriture ?
J’ai un besoin de calme absolu. Je n’aime pas le bruit, il me gêne et m’empêche de vivre. À un certain niveau même la musique est du bruit, notamment quand il s’agit de l’utiliser pour couvrir d’autres bruits, ceux des voisins, ceux de la cour de récréation au-dessus de laquelle je vis à Boulogne-Billancourt et qui ne connait pas de répit, ni mercredis après-midis, ni vacances scolaires ; ceux des télévisions et autres bruits de voix. Ils m’irritent et m’atteignent nerveusement. Alors, écrire à Boulogne-Billancourt m’était impossible. J’ai longtemps essayé. J’ai fréquenté les bibliothèques municipales de la ville et celles de Paris. Sans succès ! Quand on observe le monde sous l’angle du « silence » on voit à quel point nous sommes atteints par une pollution sonore pour laquelle d’ailleurs, la plupart des gens ont de la tolérance. Pas moi.
J’ai dû abandonner mon appartement pendant un an. Je suis allée écrire sur la Croisette à Cannes. C’était bien mieux qu’à Boulogne-Billancourt mais pas si calme non plus. Là-bas, entre les virées en bord de mer et mes balades quotidiennes à vélo, j’ai réussi à écrire 70% du Repli du temps. Les premiers 10% je les avais écrits à Boulogne.
J’ai ensuite passé un mois à Antibes dans un endroit idéal : jardin, zéro bruit. La mer. Le vélo. C’est là que j’ai terminé l’écriture.
Ensuite, il me restait les corrections. J’ai cassé ma tirelire et loué une maison à Préaux du Perche au fin fond du parc régional du Perche. Calme absolu ! J’avais tous les jours la visite d’une renarde, parfois accompagnée de ses petits. Merveilleux. Deux mois totalement out of the people and the noise. Ouf !
En septembre 2024, je suis rentrée pour terminer mes corrections et monter la maquette de mon roman. Et voilà ! Il est parti en impression, les dés sont jetés !
Pour le prochain, j’espère que j’aurais trouvé une maison à moi au calme… Là-haut, si vous m’entendez !
Quelles inspirations ?
Mon travail de journaliste « voyages » (pas tourisme, s’il vous plaît) est un puits sans fond d’inspirations. Tout ce que je vois, visite, photographie m’inspire et l’on retrouve beaucoup d’éléments dans mes livres. Le Repli du temps n’échappe pas à la règle.
Mon travail en LittéroThérapie aussi est une source vive. Pour Le Repli du temps, je me suis nourrie de plusieurs collaborations, je les ai mixées pour n’en faire qu’une.
La Nature et les animaux sont parties prenantes de tous mes textes. J’affirme qu’il y a urgence à reconsidérer notre façon de percevoir la Nature, la faune et la flore… Quand nous les aurons perdus, que ferons-nous ? Serons-nous encore des humains si nos abeilles sont mécaniques ? Si, si, ça existe déjà. Une aberration !
Et puis, je ne pourrai rien écrie sans l’amour, les émotions, la beauté des âmes et… tout le contraire, la bassesse humaine, la saleté des pensées, le manque de conscience. L’un comme l’autre m’inspirent. Je défends les premiers et déteste les seconds, je me plais à les dénoncer. Dans Le Repli du temps, malgré la romance, je suis très cash sur mes positions au sujet des gens et de l’humanité (entre guillemets).
Quel est votre prochain livre ?
Houlala… J’en ai plusieurs en tête, tous très différents. L’un d’entre eux, déjà commencé, intitulé Une année de voyages narre des moments de voyages… des capsules espace/temps/émotions qui font le sel et le poivre, autrement dit l’assaisonnement de tout voyage inoubliable.
Avec quelques chapitres déjà rédigés, j’ai un travail considérable et passionnant qui m’attends sur un livre dont les actions se situent à 2125… L’histoire d’une femme, Poppée, une scientifique qui veut changer le destin mortel de la Terre.
J’ai envie d’écrire sur la génération « bénie » entre tous les temps, celle des « né.e.s » entre 1955 et 1963. Une époque qui plait à Cedric Klapish, ce cinéaste de la nostalgie. Moi j’aimerais aborder cette « génération » sous l’angle de la meilleure génération jamais née dans ce monde, celle qui a bénéficiée des avancées sociétales et du recul des pensants limitantes. J’y reviendrai…
J’aimerais aussi écrire la planète de 2075. Si tout va bien, ça donne quoi ? Un roman optimiste ? ou pas ?
Un secret de romancière à nous dévoiler ?
Oui, volontiers tant il m’a surprise moi-même, pendant l’année d’écriture du Repli du temps, je n’ai rien lu ! J’en avais moins envie, je ne voulais pas être influencée. Donc, j’ai une énorme PAL à rattraper !!!!
Interview réalisée par Julie-Chloé Mougeolle pour Beau & Bon Communication
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